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Le ciné de gg
29 novembre 2007

« La nuit nous appartient », James Gray

AfficheUSA, 2007, 114'

La famille et son délitement est décidément très à la mode chez les cinéastes américains ! « 7h58, ce matin-là » de Sydney Lumet et « Le rêve de Cassandre » de Woody Allen traitent tous deux d’une fratrie basculant dans la criminalité ; si le premier est un modèle de film noir, le deuxième, lui, déçoit par un traitement consensuel et paresseux.
« La nuit nous appartient » reproduit le même schéma tragique mais à la consensualité du film de Woody Allen, s’ajoute un psychologisme de comptoir proprement odieux. S’il y a un cinéma qui fait me sortir de mes gonds, c’est bien le cinéma américain quand sous couvert de dénoncer les travers de sa société, il s’égare dans un discours parabolique autour du combat entre Bien et Mal.

Dans « La nuit nous appartient », le Bien est incarné par le père, Burt Grusinsky (Robert Duvall, parfait comme toujours) et son fils, Joseph (Mark Wahlberg), tous deux flics, menant une croisade contre le trafic de drogue à New-York. Le Mal, lui, prend la forme de Bobby (Joaquin Phoenix), jeune fils prodigue, vilain petit canard du clan Grusinsky dont le malheur est d’être le gérant d’une boîte à la mode. Il n’est même pas dealer ou proxénète, non, il travaille dans le milieu de la nuit et ça chez les Grusinsky, ça ne se fait pas. Eh, faut pas déconner, chez eux on est flic de père en fils et on se tape sur l’épaule en gage d’affection, signe imparable de la virilité vu par Hollywood.

couplePourtant, le film avait commencé en fanfare, avec une scène d’ouverture torride, où Zoé Mandes se masturbe sur un canapé. Le rythme trépidant des premiers plans laissait présager des sommets. L’univers de la fête et des clubs dans le New-York des années 80 est parfaitement reconstitué avec la musique de Blondie en prime ! Bobby est alors un jeune loup flamboyant, de la génération sexe, drogue et disco ; un vrai mec, quoi ! Et on y croit d’autant plus que Joaquin Phoenix est crédible dans son rôle de bad boy et Eva Mendes, dans celui de la bimbo passionnée. Seulement, voilà, au bout d’une demi-heure, le frère flic se fait tirer dessus sur ordre du nouveau parrain de la drogue Vadim Nezhinski, client régulier de la boîte de Bobby. Ce dernier doit alors choisir son camp. Lequel ? Je vous le donne en mille, celui du Bien, évidemment !
A partir de ce moment, c’est l’hécatombe… Les scénaristes de « La petite maison dans la prairie » n’aurait pas fait mieux ! « La nuit nous appartient » bascule dans un déluge de bons sentiments, où le fils prodigue opère sa rédemption. Il pousse même le vice jusqu’à devenir flic… Honnêtement, ce n’est pas possible de tenir presque 2 heures sur ce registre-là et de nous l’infliger frontalement comma ça ! Le ridicule le dispute au pathétique et quand Bobby revêt son uniforme du New-York Police Department, là, c’est la franche rigolade.
Séquence après séquence, le film s’enfonce dans la peinture écœurante des retrouvailles familiales du clan Grusinsky, décidé à en finir avec le méchant Vadim Nezhinski.
La scène où Bobby triomphant, sort du champ de blé est du Schwarzi réchauffé ; et les dialogues… C’est à se demander si la grève des scénaristes n’a pas commencer en 2006 ! Ainsi, on entend fuser des répliques du style « si tu fais dans ton pantalon, t’as pas chaud longtemps » ou encore « si on épouse un singe, faut pas s’étonner qu’il mange des bananes »… Assurément, c’est du lourd!

Le dernier James Gray est un navet retentissant qui me fait dire que l'idiome « Famille, je vous hais » a du bon finalement....

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Commentaires
Y
Ou oui, d'accord il ya des moments de retouvailles et des ralentis assez lourd mais de la a dire que c'est un navet, alors la non!!<br /> Il ya qd m de tres bonnes séquences et les acteurs st tt de meme bons.
J
Je partage tout à fait ton point de vue d'autant que c'est moi qui t'aie embarqué dans cette malheureuse histoire...<br /> Mais je te promets de me faire pardonner en t'emmenant voir une histoire de famille sur fond de mafia russe autrement plus réussie : Les promesses de l'ombre de David Cronenberg. Ton jour sera le mien...
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