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Le ciné de gg
2 janvier 2008

« Gone baby gone », Ben Affleck

AfficheUSA - 2007, 115'

Acteur bankable par excellence, abonné aux blockbusters comme « Armagedon » ou « Pearl Harbor », films patriotes sur le mode « US saved the world », Ben Affeck passe cette fois-ci derrière la caméra et signe un premier long-métrage très intéressant. C’était pourtant loin d’être gagné avec un scénario aussi alambiqué et manichéen que celui adapté de l’œuvre éponyme de Denis Lehane, l’auteur de « Mystic river » ; mais voilà, si Ben Affleck est un piètre acteur, aussi fade qu’un yaourt nature, son talent de réalisateur, lui, est indéniable. La mise en scène extrêmement bien maîtrisée, sauve le film et lui évite les écueils d’un récit à vocation réflexive.

Loin des paillettes et du glamour hollywoodien, « Gone baby gone » frappe dès les premières minutes par son ancrage réaliste, dans un quartier pauvre et délabré de Boston. Le décor est celui d’une Amérique en perdition, d’une Amérique malade, à l’opposé de la vision héroïque, voire messianique dont Ben Affleck est habituellement le héros ; malade de ses ghettos, de ses médias et de son hypocrisie sociale. Ce n’est d’ailleurs pas anodin que le 2ème plan du film soit justement la bannière étoilée : l’ « american way of life » est en lambeaux. C’est sur ce fond de misère sociale que le drame va se produire. La petite Amanda, âgée de 4 ans, a disparu. A la demande de la tante et l’oncle de la fillette, Patrick Kenzie (Casey Affleck) et Angie Gennaro (Michelle Monaghan), un couple de détectives privés du coin, viennent renforcer l’enquête policière. Ils vont bientôt découvrir une réalité bien loin de celle véhiculée par les médias. Ainsi, derrière l’image télévisée de la mère éplorée, se cache une alcoolique et une droguée, empêtrée dans des coups tordus. L’intrigue déploie son intensité dramatique, en laissant constamment planer le doute sur l’enquête et les personnes qu’elle implique. Dans cette société gangrenée par ses inégalités, tout n’est qu’apparence. Gang, famille, police, les pistes se brouillent et viennent déstabiliser l’attente du spectateur. Si la confusion fonctionne, c’est par le choix d’adopter le point de vue de Patrick Kenzie. Il est notre unique angle de vue. Nous suivons les avancées de l’enquête en même temps que lui et nous sommes, par la suite, confrontés aux mêmes dilemmes. C’est une technique assez courante pour maintenir le spectateur en haleine mais elle sert ici à merveille les intentions du cinéaste. Car, si la première partie du film exploite tous les codes du film noir classique –intrigue serrée, personnages à cran, etc.- la deuxième partie prend une tournure singulièrement idéologique, jusqu’au coup de théâtre final.
La_m_reEn prenant comme enjeu actantiel, l’enlèvement d’une fillette et les horreurs que cela laisse supposer, les motivations de Ben Affleck sont claires, peut-être même un peu trop ;il cherche à interpeller le spectateur, à le pousser dans ses retranchements quant à sa conception du bien et du mal. Le travail d’identification fonctionne puisqu’à la fin, nous nous demandons quelle aurait été notre décision si nous avions été à la place Patrick.

Bien évidemment, « Gone baby gone » est un film à message mais il ne tombe jamais dans la caricature ou les effets de style lourdauds. Il est aidé pour cela par un casting impeccable ; Casey Affleck, Ed Harris et Morgan Freeman sont parfaitement crédibles, chacun dans leur rôle… Seul le personnage d'Angie Gennaro est superflu car trop prévible. Elle souligne la portée du choix final de Patrick mais la manoeuvre n'était guère utile.
Sans-doute, la fin est-elle décevante, un peu trop démonstrative, mais ne faisons pas trop la fine bouche…

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Commentaires
L
on écrit "blockbusters" et on dit "fine bouche"; tu as aussi écrit "intrique" et "pousser à dans ses retranchements"...Enfin je m'arrête là; mais si tu as besoin d'un correcteur d'orthographe, je suis là (déformation professionnelle!).
Y
oups ... desolé pour les fautes d'orthographe
Y
Sur que de s'attquer a cet ouvre pour son vrai premier film n'etai guere chose facile mais c bien réussi : acteur, bonne maitrise a tt point de vue.<br /> <br /> Il y a juste le coté du ptit jeune sans défaut et intègre qui réussi mieux que les vieux flics corrompu qui m'énerve 1 peu mais bon ... comme tu dis ne faisont pas la fine bouche
A
Cette phrase donne toute la dimension à ce film assez complexe mais plein de réalisme. Il montre que les attaches de l'enfance et de son quartier et donc de ses pôtes même s'ils ont franchi la ligne rouge, mais qui ne le fait pas dans ces quartiers, et finalement c'est un film sur l'amitié et le retour vers ses origines et tant pis si certains veulent quitter, le narrateur lui a choisi envers et contre tous. Et finalement il se retrouve comme tous les héros ... seul.
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